Je tiens à préciser que chaque bibliothèque a sa propre manière de fonctionner. Certains bibliothécaires sont multitâches, d’autres plutôt monotâches, en fonction des bibliothèques ou ils/elles se trouvent. Dans cet article, je vais vous développer comment cela se passe là où je travaille, mais cela ne signifie pas que c’est comme ça partout.
Le directeur
Je me souviens qu’à mes débuts à la bibliothèque de droit, les gens me regardaient souvent avec de grands yeux étonnés quand je disais devoir demander l’autorisation à mon directeur. Comme dans tout emploi, nous avons une certaine hiérarchie à respecter. Chaque bibliothèque a son « bibliothécaire en chef », et au-dessus de ces chefs, il y a un représentant principal qui est le « grand chef » du réseau.
Mon directeur participe à toutes sortes de réunions avec différents intervenants. C’est aussi lui qui prend des décisions pour nos boulots respectifs. Par exemple, si j’ai un souci aux acquisitions, je peux lui demander conseil pour savoir quoi faire (ça dépend de la situation, évidemment).
La sous-directrice
Nous avons aussi une sous-directrice qui remplace le directeur en son absence. Elle gère tout ce qui est comptoir de prêt. Par exemple, nous venons de changer tous les photocopieurs de la bibliothèque et ça pose plein de problèmes… ! Comme on ne suit pas très bien tout ça, mes collègues et moi, et que c’est la sous-directrice qui est tenue au courant (parce que ça fait partie de sa fonction), on fait appel à elle pour y voir plus clair. Elle a aussi une sorte de pouvoir de décision par rapport à certaines choses, comme les annulations d’amendes, par exemple.
Les formatrices
La sous-directrice est également formatrice avec plusieurs autres collègues. Elles donnent des formations sur la recherche documentaire dans le catalogue de la bibliothèque, mais aussi dans différentes bases de données. Cela peut sembler un peu « idiot » d’apprendre à chercher, mais c’est franchement très utile ! Pour avoir suivi ces formations, j’ai pu constater que les étudiants n’ont pas du tout la même logique que nous pour chercher un document. Au lieu de réduire les résultats, ils risquent de les augmenter et de s’y perdre. Outre ces formations, elles font aussi visiter la bibliothèque aux étudiants de 1e bachelier et de 1e master. A la fin de la visite des 1e bac, elles organisent un petit jeux pour que les étudiants puissent se familiariser avec la classification, entre autres. Lorsqu’elles ont mis ça en place, j’ai pu tester cette activité pour elles, pour en déterminer le positif et le négatif, la complexité de l’exercice. J’interviens également pour corriger ces jeux avec les étudiants, je suis là en renfort quand mes collègues ne sont pas toutes présentes.
Mes collègues sont donc spécialisées dans la recherche documentaire, et ce sont elles qui gèrent le bureau d’aide à la recherche. C’est une partie du comptoir de prêt où elles font une tournante afin d’aider au mieux les étudiants dans leurs travaux.
La chargée de communication
L’une de ces collègues formatrices est aussi notre « chargée de communication ». Quand il faut annoncer quelque chose, comme par exemple des travaux dans la bibliothèque, rappeler des services de la bibliothèque, ma collègue publie une annonce sur Facebook, modifie toutes les pages de notre site internet qui sont concernées, elle imprime, plastifie et colle des affiches.
La personne multitâches
Une autre collègue est chargée du « back up » des inscriptions, c’est-à-dire qu’elle vérifie que toutes les informations d’une inscription s’y trouvent avant de pouvoir envoyer les documents au service qui crée les cartes d’accès. Elle gère aussi le prêt interbibliothèque. Comme son nom l’indique, c’est un prêt entre deux bibliothèques ; une bibliothèque peut nous envoyer un livre réclamé par un de nos lecteurs, et inversément, on peut envoyer nos livres à une autre bibliothèque. Enfin, elle est notre personne de référence en cas de problème technique, elle est chargée de vérifier tout un tas de choses…
L’Inconnu (pour l’humour…)
L’un de mes collègues est là depuis un an, dans une toute nouvelle fonction. Je dois vous avouer que je ne sais pas très bien ce qu’il fait… Il s’occupe d’une base de données dont on ne s’occupe pas vraiment pour le moment…
La personne qui gère les périodiques
Enfin, la dernière collègue à présenter gère les périodiques, la « rétro catalo » (vérifier la catalographie d’ouvrages qu’on a depuis longtemps), elle corrige ma catalo, elle met certains livres en réserve. Je peux vous expliquer un peu plus en détails ce qu’il en est pour les périodiques puisque j’ai eu l’occasion d’y travailler.
« Périodique », c’est un terme de notre jargon pour désigner, plus professionnellement parlant, les revues. Nous les recevons tous les jours par la poste, et il faut s’assurer que nous recevons bien chaque numéro de nos différents abonnements. C’est ce qu’on appelle le bulletinage : on encode chaque numéro reçu dans notre logiciel. Cela permet de constater qu’un numéro nous manque et de le réclamer. Une autre grosse tâche des périodiques, c’est l’envoi des fascicules à la reliure. Nous recevons chaque fascicule un par un, et ça prend beaucoup de place. Pour pouvoir gagner de la place et éviter de perdre un numéro ou l’autre, nous envoyons ces fascicules chez un relieur qui, comme son nom l’indique, relie tout ça.
Autres tâches
En dehors de nos tâches habituelles, nous suivons des formations. Ma collègue qui gère la communication suit régulièrement des formations par rapport à des logiciels qu’elle doit utiliser, par exemple. J’ai suivi une formation sur le catalogage quand j’étais aux services des périodiques. L’une de mes collègues suit des formations de secourisme. On va bientôt changer de logiciel, nous serons formés au préalable afin de ne pas être perdus quand nous devrons l’utiliser avec nos lecteurs. Bibliothécaire, c’est être formé en continu !
Nous faisons aussi des réunions d’équipe pour mettre à jour certaines informations entre nous, comme le changement des photocopieurs, on nous forme « officieusement » à certains logiciels maisons, on revoie certains points du règlements, certaines mesures pour la COVID, etc.
Nous avons également deux autres collègues qui ne sont pas du tout bibliothécaires : la comptable et la juriste. La comptable paye les factures (je simplifie les choses) et la juriste nous aide à commander des livres pour le droit belge.
Notre bibliothèque a inscrit ses membres (mes collègues et moi-même) à une association de bibliothécaire, nous pouvons donc participer à des conférences et réunions.
Personnellement, je me suis inscrite à une association d’archivistes, et je fais partie d’un groupe de travail sur les plans de sauvegarde (lien avec mon TFE).
Conclusion
Je pense avoir fait le tour des tâches de mes collègues. Je reste vague dans mes explications parce que je dois avouer que je ne sais pas très bien ce qu’ils font… Le fait d’avoir chacun.e nos tâches bien particulières nous permet de nous y retrouver dans ce qu’on fait, d’avancer à notre rythme, mais je dois avouer que quand une question se pose, et que ce n’est pas de notre ressort, on est vite perdus…
La semaine prochaine, je vous parlerai du comptoir de prêt et de toute sa complexité… !