Littérature belge, Littérature belge - Présentations d'auteurs

Quentin Gréban

Quand on pense « auteur », on pense d’office à ceux qui écrivent des romans. En réfléchissant, j’ai réalisé que nous avions aussi beaucoup d’auteurs de BD (la Belgique est connue pour ça, mais vous n’en verrez pas avec moi… Je ne lis pas de BD, c’est un genre qui ne m’attire pas, j’ai déjà essayé mais je n’accroche jamais…), et j’ai aussi pensé aux albums pour enfants.

Quentin Gréban est probablement plus un illustrateur qu’un auteur, mais je tiens à vous le présenter. Pourquoi ? Parce que ses dessins sont juste magnifiques !

Quentin Gréban est né à Bruxelles, en 1977, il est beau gosse (n’est-ce pas ?), et il a fait des études d’illustration à Bruxelles. Je pense qu’il est surtout édité chez Mijade, une maison d’édition jeunesse située à NAMUR ! 😀 (ma ville, si vous ne le saviez pas). Ses albums sont traduits dans plusieurs langues et vendus dans plusieurs pays.

Comment ai-je découvert cet illustrateur ? Mes études de bibliothécaire-documentaliste m’ont permis de participer au « SLJ » (Salon du livre jeunesse – et de l’éducation), à Charleroi, lors de ma deuxième bachelier. J’étais stagiaire sur le stand de Mijade. Pour bien préparer ce stage, ma binôme et moi avions dû lire plusieurs livres édités chez cette maison d’édition, afin d’avoir des connaissances en la matière et de pouvoir aiguiller les gens dans leurs recherches sur le stand, mais aussi dans le but de pouvoir raconter globalement les histoires et de donner l’envie aux gens d’acheter. Nous avions lu quelques romans pour adolescents et pas mal d’albums, à la fois avant et pendant le stage.

Dans notre rapport de stage, nous devions résumer ces livres, donner nos avis, et mentionner nos coups de cœur. Les albums de Quentin Gréban sont très vite devenus mes préférés ! Tant pour leurs graphismes que pour leurs histoires.

A la fin du stage, l’éditrice nous a permis de prendre 10 livres gratuitement, pour nous remercier de l’avoir aidée durant ce salon du livre (c’était très hard d’être sur le stand de Mijade, on vendait énormément de titres ! Pour tout vous dire, une fois, je n’ai pas pu aller dîner avant 14 h tellement ça grouillait de monde !), et on s’est bien servies avec ma binôme, nous avons même peut-être dépassé le nombre (nous avons payé la valeur en trop).

Bref, je vous présente sans plus tarder les albums de Quentin Gréban que je préfère (je tiens à préciser que je n’ai pas tout lu, ni tout vu, j’attends Noël avec impatience…).

On commence avec « Charlie » qui reste mon album préféré de cet illustrateur belge, principalement pour l’histoire.

On suit donc Charlie, un petit tigre qui vient de perdre sa première dent, et qui se fait nommer shérif de Cactus-Valley. Charlie zozote à cause de cette dent perdue, et personne ne le prend au sérieux, surtout pas le grand méchant bandit qui vient semer la pagaille dans la ville de Charlie… Ce dernier perd confiance en lui petit à petit…

Mon avis dans mon rapport de stage (avec la mention coup de coeur) : J’ai adoré cette histoire parce qu’elle se déroule dans un univers différent : celui du western. Les illustrations sont magnifiques et l’histoire a une belle morale : ce n’est pas toujours le plus fort qui a le dernier mot.

Je poursuis avec mon deuxième coup de coeur du stage : « Petit Indien ». On y suit Petit Indien qui va recevoir son nom d’indien parce qu’il vient d’avoir 7 ans. Pour cela, il doit réaliser plusieurs choses jugées extraordinaires afin de recevoir son nom qui représentera sa personnalité. Malheureusement, tout ne se déroulera pas comme prévu…

Mon avis : la fin m’avait surprise et donne une très belle morale ! C’est surtout cela qui m’a attendrie dans l’album.

« Même pas peur » est sans aucun doute l’album préféré de mes petits cousins ! Dans le sens où, quand ils venaient chez moi, il fallait toujours qu’on lise cette histoire ensemble. L’histoire en elle-même n’est pas exceptionnelle : c’est un garçon qui porte des lunettes à verres rouges, et sa petite sœur, qui perdent leur cerf-volant. Ce dernier s’est faufilé par une fenêtre dans une maison à faire peur. La petite sœur, qui ne porte rien, voit tout plein d’horreurs, tandis que son frère ne les voit pas grâce à ses lunettes spéciales. On visite surtout cette maison qui fait peur, le temps que les deux enfants retrouvent leur cerf-volant. Mes cousins disent toujours fièrement, à la fin de l’histoire, qu’ils n’ont pas eu peur !

Le livre est ludique parce qu’il faut tourner des « intercalaires » rouges pour voir ce qui fait peur ou non. On a ainsi la vision du gamin (avec les lunettes), et celle de sa sœur (sans les lunettes). Je vous aurais bien mis une vidéo pour illustrer cela, mais il faut un compte premium, à moins d’avoir une URL à partager, ce qui n’est pas mon cas… Je vous invite à aller voir mon compte Instagram (mon compte de lectrice, pas d’auteure), je posterai une petite annonce avec plusieurs photos et la vidéo du livre.

Je termine avec « Le livre de la jungle » qui était la star du stand Mijade, dans le sens où il s’agissait du dernier album publié de Quentin Gréban. Ce dernier était en dédicace sur le stand, j’ai pu le rencontrer et avoir une dédicace !

« Le livre de la jungle » reprend le conte, le texte, original de Rudyard Kipling. L’histoire est assez différente du Disney, j’en étais assez étonnée. J’ai regardé ce dessin animé en boucle durant mon enfance, c’était mon préféré, à l’époque, et j’ai une attache particulière à ce conte parce qu’il m’a vraiment bercée. D’où ma perplexité en découvrant le conte original !

Si je vous en parle, ce n’est pas pour l’histoire, mais pour ses dessins. Les planches sont magnifiques ! L’auteur a aussi publié un album du genre avec « Peter Pan », mais il était en rupture de stock à l’époque, et comme je ne pense pas à m’acheter des albums pour enfant, je dois avouer que je ne l’ai encore jamais vu en vrai…

Je vous partage quelques photos de cet album exceptionnel (« Le livre de la jungle ») :

Cliquez sur les photos pour les agrandir.

J’ai aussi dans ma bibliothèque cet album :

Je vous en parle pour son originalité et son humour, mais je ne suis pas très fan de cet album. Les dessins ne sont pas aussi beaux que dans les autres…

Chacun interprète l’histoire différemment, et je pense, du moins c’est ce que j’ai compris, que c’est un enfant qui imagine sa vie avec son doudou s’il était réel (disons plutôt que le doudou est « réel » pour l’enfant, c’est une personnalité à part entière). On suit le quotidien d’un gamin avec son mammouth de compagnie, et à la fin, on découvre qu’il s’agit en fait d’une petite peluche.

C’est drôle et original.

Dernièrement, Quentin Gréban a publié « Maman » et « Amoureux », je ne les ai toujours pas vus, achetés, lus, mais les dessins sont magnifiques ! Je le sais parce que je suis ce BG sur Facebook, et il fait des vidéos en accéléré qui montrent comment il fait ses dessins.

En conclusion, Quentin Gréban est un formidable illustrateur à suivre de très près ! J’espère vous avoir donné l’envie de le découvrir… Il est vraiment très prometteur, je ne peux que vous le recommander !

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Sarah Morant

Un jour, en flânant en librairie, je suis tombée sur la couverture de « Timide », le premier roman de Sarah Morant. On y voit une jeune fille qui se cache le visage avec des cheveux roux, et elle a des yeux vairons. Ca m’a fortement intriguée ! Publiée chez Hachette, découverte sur Wattpad, j’étais de plus en plus curieuse de découvrir ce livre.

Je me le suis procuré (ce jour-là ou une autre fois, je ne sais plus), et je me suis empressée de le lire. Ca a presque été un coup de cœur ! Par chance, cette année-là, j’étais en stage au salon du livre de Bruxelles, grâce à mes études de bibliothécaire-documentaliste, et Sarah Morant venait justement faire dédicacer son roman. Je suis allée à sa rencontre, et nous avons bien papoté. Elle m’a dédicacé mon exemplaire, et je suis revenue sur mon stand pour poursuivre mon stage.

Il y a malheureusement très peu d’information à son sujet sur internet, mais je pense qu’elle vient de Mouscron. Sur un article datant de 2017, j’ai vu qu’elle venait d’avoir 18 ans donc Sarah Morant doit avoir 21 ans aujourd’hui. Bref, c’est une très jeune auteure !

Je sais que la mention « découverte sur Wattpad » peut freiner, je ne suis pas particulièrement fan des histoires Wattpad non plus. Des fois je me dis que je vais lire une histoire là-dessus parce que la couverture et le résumé donnent envie, et une fois que je l’entame, je constate que j’embarque dans un texte bourré de fautes et de clichés, et j’abandonne vite. Mais si Sarah Morant a été publiée chez Hachette, ce n’est pas pour rien !

J’ai malheureusement moins apprécié ses deux derniers romans, mais les deux premiers ont été des coups de cœur (principalement le deuxième) ! Je vais tous vous les présenter, et vous parler de ce dont je me souviens…

On commence avec « Timide ». Je vous retranscris le résumé de Babelio :

Discrète, discrète, discrète… Parce que c’est tellement plus facile de fuir le jugement des gens plutôt que de l’affronter en face. Réservée, réservée, réservée… Parce qu’elle se sent tellement mieux en faisant comme si rien ne c’était passé. Aimée, aimée, aimée Parce qu’il va entrer dans sa vie, et tout bouleverser tel un jeu de quilles… Une fille timide peut cacher tellement plus. Il faut juste qu’une personne prenne la peine de le découvrir.
Sarah Morant n’a que 17 ans quand elle décide de publier son premier roman sur la plateforme d’écriture WATTPAD. C’est ainsi qu’est né TIMIDE, un texte qui a très vite compté plus de 4 millions de vues et conquis une véritable communauté de fans.

Je ne me souviens plus trop de l’histoire, mais tout tourne autour d’un triangle amoureux. Je précise que je déteste les triangles amoureux… mais ici, c’est passé. Pourquoi ? Parce que les personnages sont travaillés, qu’ils présentent tous des blessures, Sarah Morant aborde des sujets sensibles (principalement le deuil). Je me souviens avoir pleuré durant ma lecture. Et si ce premier roman ne m’avait pas convaincue, je ne pense pas que j’aurais lu les autres 😉

On poursuit avec « Fragiles » qui a été un énorme coup de coeur ! Le résumé Babelio :

Gabriel a toujours été le bad boy du lycée : celui qui frappe avant de parler, qui fait craquer toutes les filles mais ne s’attache jamais. Brittany incarne la peste par excellence, à la répartie vicieuse, et au joli minois qui ne laisse aucun garçon indifférent. Pourtant, derrière leurs apparences montées de toutes pièces, tous deux cachent de profondes blessures qui les éloignent des autres. Dans cette course pour cacher leurs cicatrices, Gabriel et Brittany se cherchent mutuellement ? Se trouveront-ils ?

Vous avez de la chance : je tenais un carnet de lecture où j’y notais mes avis, l’année où je l’ai lu. Je vous retranscris ce que j’y ai écrit :

J’avais déjà pleuré en lisant son premier roman “Timide”. Sarah Morant m’a, une fois de plus, touchée avec “Fragiles” ! Le résumé ne m’enviait pas trop : le gros cliché de la pouffe et du baraqué qui vont tomber amoureux… Mais ces personnages cachent tellement de secrets ! On découvre différents narrateurs : Gabriel et Brittany, les deux principaux, mais aussi Vanessa, Jake, Patrick et Evangeline. Gabriel et Brittany refusent de croire qu’ils ont des sentiments l’un pour l’autre, repoussent ces sentiments et se plaisent aux jeux de séduction. J’ai bien aimé le côté “même les élèves les plus populaires ont des problèmes”. A côté de ça, l’auteure aborde des thèmes tels que l’homosexualité, l’adoption, les enfants battus, le divorce, etc. Bref, je suis redevenue une ado durant cette lecture ! Mon âme d’écrivain est jalouse…

Dans « Fragiles », Sarah Morant a rassemblé tous les éléments pour en faire un roman parfait. C’est bien ficelé, on apprend plein de choses au fur et à mesure de l’histoire, on est touché, on pleure, il y a beaucoup d’émotions. Si seulement je pouvais écrire un bouquin comme ça… ! Je vous le recommande vivement.

La couverture est tellement drôle que je ne pouvais passer à côté des « Colocs » ! J’avais aussi noté mon avis dans mon carnet de lecture. Voici le résumé Babelio :

Quand sa cousine-et-colocataire décide de partir un an à l’étranger, Cassandre est bien embêtée. Il est hors de question qu’elle retourne chez ses parents. Par chance, sa cousine lui dégote le colocataire parfait  ! Ou pas? Car la personne qui se présente à sa porte n’a rien du coloc rêvé. Pire, Alden est tout ce que Cassandre déteste. Et vice versa. Il déplace ses affaires sans la prévenir  ; elle refuse de faire la moindre tâche ménagère. Il invite ses amis sans la prévenir  ; elle organise des soirées dans leur appart quand il aimerait dormir. Ils ne sont d’accord que sur une chose  : leur incompatibilité. Vite, des disputes éclatent et la colocation devient invivable. Pour essayer d’apaiser l’atmosphère, Alden propose de poser des règles. Chacun son tour, ils inscriront sur une feuille une loi à ne jamais transgresser. Et plus les jours passent, plus Alden et Cassandre découvrent qu’ils sont peut-être, tout compte fait, des colocataires parfaits ?

Mon avis : Sarah Morant est belge et écrit pour une fois une histoire se déroulant dans son pays natal. On sent qu’Hachette est repassé sur le vocabulaire pour traduire le belge en bon français… L’histoire se déroule à Louvain-la-Neuve, c’est assez comique de lire un roman avec des lieux que l’on connait. J’ai trouvé quelques petites incohérences, moi qui fréquente cette ville depuis un moment. D’habitude, Sarah Morant aborde des sujets sensibles et mon côté écrivain en est jaloux. Ce ne fut pas trop le cas ici. J’ai toutefois aimé que Cassandre soit perdue dans ses études, ayant vécu la même chose. J’ai aussi aimé que l’histoire ne soit pas toute tracée comme on le pense, en lisant le résumé. J’ai malgré tout bien aimé cette lecture, et j’ai hâte de découvrir son prochain roman !

Les résumés des romans de Sarah Morant nous font généralement penser qu’on va lire des histoires remplies de clichés, et c’est ça que j’aime avec cette auteure : elle nous offre une histoire complètement différente de ce à quoi nous nous attendons !

Enfin, son quatrième et dernier roman (pour l’instant) : « L’asperge ». Ce livre traite de l’autisme Asperger. Voici le résumé Babelio :

Tiens la porte pour la personne qui se trouve derrière toi. Dis bonjour d’un signe de tête à tes professeurs. Souris si tu croises le regard de quelqu’un.
J’ai toujours eu besoin de Post-it pour savoir comment réagir. Ne pas être trop froide. Ne pas parler trop fort. Rire au bon moment. Quand on n’a pas les codes, le monde est très compliqué à comprendre. Et quand on ne comprend pas le monde, comment peut-on se comprendre soi-même ? Peut-être qu’un jour je trouverai quelqu’un ne cherchera pas à me rendre « normale ». Quelqu’un avec qui je n’aurai pas besoin de ces fichus Post-it. Cela dit, peut-être que je le connais déjà…

Mon avis ? Eh bien, j’ai inauguré le blog avec ce bouquin, justement ! Vous pouvez le lire ici. Je vous résume quand même un peu ce que j’en ai pensé : j’ai bien aimé le message du roman, de vouloir démontrer qu’une personne atteinte de l’autisme Asperger n’est pas si différente de nous. Elle éprouve aussi des sentiments, mais d’une manière peut-être un peu différente de nous. J’ai adoré la romance de l’histoire, si je devais sortir avec un personnage de roman, ce serait probablement avec Zach ! Mais voilà, ça ne valait pas « Fragiles »…

Je vais me permettre de faire un petit commentaire négatif général: ce que je n’aime pas chez Sarah Morant, c’est que les histoires d’amour durent un peu pour toute la vie. Ca peut arriver, je sais bien, et ça fait en sorte que l’histoire se termine bien, je peux le concevoir sans problème. Mais c’est un peu trop beau pour être vrai, je dirais…

A part ça, je l’ai déjà mentionné : Sarah Morant aborde des sujets sensibles dans ses histoires, elle sensibilise les lecteurs, elle ne nous raconte pas une histoire « pour rien ». Les personnages sont généralement vraiment bien travaillés ; ils ont des peurs, des doutes, ils sont blessés, meurtris de l’intérieur et cherchent un moyen de retrouver le bonheur. Soit ça vient d’eux-mêmes, soit ils rencontrent des personnes qui les aident à remonter à la surface. Ce sont des livres remplis d’émotions qui nous font redevenir adolescents.

Je galère un peu à trouver mes « auteurs préférés ». Je mentionne toujours Stephen King parce qu’il l’a été tout un temps, mais ce n’est plus trop le cas maintenant. J’aime beaucoup d’auteurs, j’en suis plusieurs, mais je n’en suis pas à dire qu’ils sont mes auteurs préférés. En revanche, Sarah Morant s’est très vite imposée dans les auteurs que je peux citer comme « préférés ». Probablement parce qu’elle écrit des histoires que j’aurais aimé écrire moi-même 😉

J’espère vous avoir fait découvrir une auteure que vous ne connaissiez peut-être pas, ou que vous connaissiez mais sans plus. Et surtout, j’espère vous avoir donné envie de la découvrir ! Si vous ne deviez lire qu’un seul livre de cette auteure, foncez sur « Fragiles », c’est vraiment le plus beau de tous (selon moi) !