Résumé
Ce coup-ci n’était qu’un « essai » afin de m’assurer que je n’avais pas tout à fait perdu la main, mais, pour ma prochaine victime, je lui réserve une véritable petite œuvre d’art. Mon vieux Corduno, il va falloir te préparer à en baver grave. » Après deux années d’interruption, le tueur en série qui donnait des cauchemars au célèbre Inspecteur Principal David Corduno et à son équipe décide de refaire surface afin de poursuivre sa danse macabrement perverse. Le point commun de la sixième victime avec les précédentes ? Une nouvelle phalange emportée, mais à la main gauche, cette fois. Le sang-froid de Corduno va être mis à rude épreuve au cours de cette enquête bruxelloise ponctuée de traits d’humour et de bains de sang. Mais pourquoi le meurtrier semble-t-il si bien connaître son traqueur ?
Mon avis
L’année passée, j’ai participé en tant qu’auteure au salon du livre de Mons (Mon’s Livre), et à mon plus grand bonheur, mon stand était face à ceux des thrillers ! Un peu plus loin sur la gauche, je voyais l’affiche de « Jeux de mains… », et j’avoue que ça m’a intriguée. J’ai enfin acheté ce thriller il y a quelques semaines, pour soutenir un peu la Librairie Noire de Bruxelles, poussée par les avis de mon club de lecture qui vantait les mérites de ce récit purement belge.
Yves Laurent, c’est l’association des prénoms des deux auteurs de ce livre : Yves Vandeberg et Laurent Vranjes, tous deux bruxellois (dont l’un des deux est originaire de France).
Au vu des avis que j’ai lus, je m’attendais à un thriller exceptionnel, bien mieux que mon « Dieu » du thriller ; Franck Thilliez. Malheureusement, je ne rejoins pas trop les autres avis, et après ma lecture, je me sens assez mitigée… La critique risque d’être longue, j’ai plein de choses à dire !
Tout d’abord, pour résumer en très gros l’histoire, c’est un tueur en série qui fait son « comeback ». Après une pause de deux ans, ce tueur reprend du service. L’inspecteur Corduno a résolu toutes les affaires dont il s’est occupé, sauf celle-ci, et cela le rend dingue. On constate que le tueur s’amuse bien en provoquant le grand inspecteur de Bruxelles…
Ce thriller n’a pas été très palpitant à lire, dans le sens où l’on suit une enquête qui stagne. Le tueur en série ne fait aucune erreur et ne laisse aucun indice. On suit donc des suppositions, des réflexions des enquêteurs. On reste tout de même intrigué par ce tueur qui provoque Corduno.
J’ai eu un peu de mal à assimiler qui était qui durant ma lecture, il m’a semblé y avoir beaucoup d’inspecteurs dans cette équipe. Parfois, seul le nom de famille était repris du coup j’étais perdue parce que je n’avais pas assimilé le prénom et je ne voyais donc pas qui était en train de parler ou d’agir. Néanmoins, chaque personnage a son petit plus dans l’équipe.
Les personnages plaisantent beaucoup entre eux. Ça détend l’atmosphère, c’est drôle, mais par moment, c’était un peu « too much ».
J’aurais aimé en savoir plus sur la psychologie du tueur. On sait pourquoi il fait ça, mais j’aurais aimé en apprendre un peu plus sur lui. Le moment de vérité m’a semblé trop court…
Pour ce qui est du positif : j’ai beaucoup aimé cette âme belge que l’on retrouve dans le roman ! Il y a des expressions belges (wallonnes ou bruxelloises, je ne sais pas trop), qui sont indiquées en italique dans le texte. Cela renvoi à un lexique à la fin du livre, qui définit tout ce charabia. Ce sont souvent les mêmes mots qui reviennent donc on ne passe pas son temps à jongler entre le lexique et l’histoire. Je ne connaissais pas toutes les expressions, mais même quand je les connaissais, j’allais voir leur définition par curiosité.
L’histoire se déroule à Bruxelles, et c’était sympa de lire des noms de villes ou de quartiers que l’on connait soit parce qu’on y a mis les pieds, soit parce qu’on a déjà entendu le nom. Je connais Bruxelles de manière « touristique » je dirais, donc je ne connais pas bien la ville, mais ça ne m’a pas empêchée d’apprécier les descriptions des endroits, de sourire devant certains noms.
Les personnages sont « chaleureusement belges ». Les relations entre les collègues inspecteurs sont assez « intimes » (tout en restant professionnelles, bien sûr), et c’est comme ça que ça se passe chez nous. D’habitude, les personnages sont assez froids dans les thrillers (principalement les nordiques), ou ils sont fort professionnels, et ça ne les rend pas vraiment attachants. Avec « Jeux de mains… », c’était la première fois que je m’attachais à une équipe d’inspecteurs, et principalement au chef.
Par rapport au twist final, j’ai été à la fois surprise, et pas trop, de découvrir la personne qui se cache derrière le tueur. Je m’étais fait une réflexion sur cette personne, puis les auteurs ont réussi à détourner mon attention en me faisant soupçonner pas mal de monde tout au long de l’enquête !
Pour conclure, ce thriller est assez inhabituel à lire. Les personnages sont attachants et, comme j’aime le dire, « chaleureusement belges » ! L’enquête n’est pas très passionnante puisqu’elle stagne, mais on a quand même envie de savoir qui se cache derrière tout ça. Contrairement aux autres lecteurs, ce ne fut pas un thriller exceptionnel à mes yeux, mais j’ai néanmoins apprécié cette virée à Bruxelles.
Note
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